A Bali, tout est-il... permis ?
Nous l’avions lu, des routards et même des locaux nous l’avaient confirmé, eh bien NOUS l’avons vécu ! Petite brève de Bali pour qui voudrait un jour y séjourner et acheter son permis...
Pour qui veut s’écarter – juste – un peu des sentiers battus, éviter les agences trop onéreuses et retrouver un sentiment de liberté, louer un véhicule s’avère rapidement la seule option à envisageable. Les années précédentes, et même en Malaisie, louer un scoot à la journée ne nous avait jamais posé problème ! Ici, en Indonésie, c’est légèrement plus compliqué pour qui ne dispose pas du permis international : fin de non-recevoir par les loueurs à Sanur ! Aïe ! Une question d’assurance nous ont-ils dit… Mea culpa, nous avons oublié de faire établir le précieux sésame avant de partir. Dommage car c’est facile et pas cher : il suffit d’aller en sous-préf avec son permis et deux photos. Plus souples à Ubud, ils acceptent la location ! Trop cool ! Reste un problème : les contrôles ! La loi étant la loi, rouler sans permis peut exposer le contrevenant à une amende un bakchich dont le montant varie à la tête du client et, sans doute, selon l’humeur et les ressources de l’agent ! Sans compter le stress, la peur des complications (imaginez, une nuit dans un gnouf indonésien !). L’avenir s’annonçant plutôt sombre, nous cherchons et trouvons finalement une solution : se procurer le permis scooter pour touriste. Valable un mois, il est disponible dans un commissariat de Denpasar pour 200,000 roupies de frais administratifs ! Ni une, ni deux, nous voilà en selle (euh, oui, il nous a bien fallu louer un scoot quand même pour nous y rendre mais motus…).
Arrêt "photocopies" avant le commissariat. Rassurez-vous, ils ont des machines un peu plus modernes que celle située à l'arrière-lan ! Quel engin !
C’est à cette occasion que notre chemin croise celui de Made (article précédent) dont le précieux secours nous permet d’arriver à bon port et dans le bon bureau. Un fonctionnaire de police fort aimable et bien diligent nous prend en charge. Et ce n’est pas peu de le dire ! Premier, deuxième, troisième formulaire…, au moins un point commun avec la France, la paperasserie ! Nos obligations remplies arrivent naturellement le moment de régler : « 350 000 » nous annonce notre policier zélé en arborant un large sourire ! Un peu interloqués, nous lui faisons poliment part de notre étonnement face à la différence entre le prix affiché sur le site officiel de l’ambassade et le montant demandé ! S’ensuit une dizaine de minutes de borborygmes explicatifs dont nous ne pipons que quelques mots : « not for me, bank, BNI, tests, certificate, theory, because I help you… ». Pas mécontents d’être profs et d’avoir déchiffré pas mal de copies tout aussi embrouillées sur ce coup-là, nous remettons dans l’ordre : 200 000 roupies pour la perception et 150 000 roupies pour lui (bien qu’il s’en défende naturellement) pour nous avoir aidés, nous dit-il, en évitant le test de conduite théorique et pratique, en nous fournissant un certificat médical et une adresse permanente à Kuta : Poppies Lane II (on sait, elle n’a aucun intérêt mais on la note quand même car, allez savoir pourquoi, il nous a dit de bien nous en souvenir !). Hésitations… Par principe et en bons petits Français, refuser… Par pragmatisme dans un pays qui n’est pas le nôtre, pour éviter de passer l’examen (sans savoir dans quelle langue d’ailleurs) et pour ne pas gâcher nos vacances, accepter ! Non sans avoir quand même réussi à négocier un petit rabais de 50 000 bien entendu : mais, attention, aucune confusion, « not for me » !
Deal accepté, direction l’enregistrement : signature, empreintes et photo. Privilège de l’argent, nous passons devant tout le monde : ce n’est pas bien on le sait mais bon, après tout, on a raqué !
Voilà bien un souvenir peu banal ! On connaît pas beaucoup de Valenciennois qui ont le même !
Nous qui voulions un peu d’authenticité, voilà qui est fait ! Vive Bali (!) et à nous la liberté !